Petit complément à l’usage de ceux qui voudraient y retourner plonger… (note du webmaster : Cyril fait référence au CR du même WE, déjà publié)

 

Au sud de la réserve intégrale de Cerbère-Banyuls, à coté de la balise de sortie, coté extérieur, git un sec peu ou pas plongé. Ce sec apparait sur la carte marine qui annonce la tète à 39 mètres. Il ressort également très bien sur le logiciel de cartographie du bateau. Samedi 10 décembre 2011, mer belle, drapeau vert, 5 plongeurs à bord. Je propose ce spot à JC qui en accepte la mission. Opération balisage sans souci particulier. Avec JC, nous nous préparons pendant que François-Pierre continue à faire des ronds dans l’eau pour améliorer la cartographie du site. Mise à l’eau : à moins de 2 mètres de la balise on commence à voir le Bout qui descend à la verticale. Pas de courant et visi médiocre sur les 20 premiers mètres. Puis le bout commence à tirer au Sud Est de manière croissante avec la profondeur. La visi augmente également pour atteindre 8 mètres environ sur le site. A l’issu d’un palmage énergique nous arrivons à la gueuse sur 42m presque sur la tête de roche. Nous renvoyons la gueuse avec le pépin de relevage et commençons l’exploration. Direction à l’Est là ou la pente est la plus forte. Le bas du sec du sec est à 54m.  Au delà la pente est trop faible. Le spot a une forme conique dont la base fait 50m de diamètre environ et dont le sommet se situe à 41m. Nous réalisons la plongée en spiralant sur le cône. Le site est couvert de gorgones blanches et quelques rouges. Peu de poissons, tout au plus 2 ou 3 congres et une mostelle dans une faille tout en bas. L’air n’étant pas le gaz le plus adapté pour ce type de plongée mais le seul autorisé car le DP n’est que P5, il faut se rendre à l’évidence au bout de 16 minutes entre 54m et 41m, il est temps de s’arracher. La punition est assez sévère 8 minutes à 6m et 19 minutes à 3m.

 

 

Au nord de la réserve de Cerbère-Banyuls, à coté de la balise d’entrée, coté intérieur, git une épave peu ou pas plongée : la Fourmi. L’épave semble indiquée sur la carte marine, mais cette position n’est pas exacte. Un waypoint est indiqué sur le logiciel MAXSEA. Ce point a déjà été sondé et donne une profondeur de 44m qui ne colle pas non plus avec la profondeur de la Fourmi. Notre dernière chance : j’entre un nouveau point issu des Epaves de la Cote Vermeille.. Malheureusement Levano ne précise pas à quel système géodésique il fait référence, et entre l’Europe50 et le WGS84 il y a 150 mètres d’écart. Il serait illusoire de rechercher une épave de 15m à 150m de sa position réelle. Heureusement il fournit 2 amers que nous allons exploiter… Je propose ce spot à JC à la condition d’être certain de baliser au bon endroit. Il en accepte la mission avec les risques élevés que cela comporte : une bonne plongée sur la vase et sans épave ! Il est presque 17h et le soleil arase les montagnes. Un des amers présente un contre jour difficile. Lorsque nous arrivons au point, l’amer en contre jour n’est pas bon. Lorsqu’on aligne les 2 amers, la profondeur n’est plus bonne : 42m ! Je sors donc les jumelles pour en avoir le cœur net : j’alignais des arbres sur une crête au lieu de poteaux téléphoniques, ouf. Retour au point, les amers s’alignent, merci Hervé. Après avoir pataugé pendant au moins 20 minutes, nous pouvons baliser. Evidemment vu l’état dans lequel on s’attend à trouver une épave en bois coulée en 1989, rien de l’épave ne ressort  à la cartographie de MAXSEA. Nous nous équipons en quatrième vitesse pour essayer de profiter des derniers rayons lumineux. On descend, la gueuse est posée sur la vase par 49m et il fait déjà nuit au fond. La visibilité est de 4 ou 5 mètres ce qui reste au dessus de la moyenne des fonds vaseux de la région. Après un léger prégonflage du parachute de relevage, j’accroche mon dévidoir sur le bout de la balise. Je déroule à la louche 10 ou 15 mètres et nous commençons à tourner autour de la balise pour « dégoter une fourmi dans un désert de sable ». Au bout  de 4 minutes une étrave de bateau apparait. Je verrouille et dépose mon enrouleur dans la vase dans l’idée qu’il remontera avec la balise. Dès les premiers instants, nous n’en croyons pas nos yeux. Bien que l’air soit toujours un gaz inapproprié et facilitant les exagérations narcotiques, nous pouvons affirmer que les langoustes sont grosses comme des ânes, antennes contre antennes, impossible de les compter, on y serait encore ! Pareil pour la mostelle à tribord. Quand au homard à coté de la cannette de coca-cola, il est lui d’une taille plus respectable. Et l’état de la Fourmi ? A peu près comme on s’y attendait : éventrée, rien de bien reconnaissable. Seule l’étrave permet d’identifier une épave de bateau. 13 minutes, nous avons fait le tour et nous sommes revenus à l’étrave. Pour la deuxième cinquante de la journée à l’air, nous avons convenu de ne pas trop charger la mule. Pris d’un remord soudain, je décide de récupérer mon enrouleur. En trois coups de palme nous sommes de retour à la balise. On remonte, la luminosité crépusculaire aussi.  On reviendra en 2012, c’est sur.

 

 

 

                                                                                                                      6RiL